Le symbolisme

Le symbolisme est un courant artistique de la fin du XIXème siècle

L’emploi du symbole fut certes une des caractéristiques apparentes de ce courant artistique,  mais il se caractérise aussi par une vision idéaliste du monde,  le dédain de l’anecdote politique ou sociale, un anti naturalisme affiché.

Les symbolistes se réfèrent au rêve. Mais ce n’est pas celui que l’on fait la nuit, ni celui qui fait l’objet de la psychanalyse ou tel que les surréalistes plus tard le représenteront. Le rêve, c’est l’Idéal face à la réalité. De là une propension à représenter le rêve pur – c’est-à-dire l’idéal- et une tendance aux exils évasifs hors du présent.

Il en découle une recherche de ce qui est étrange, bizarre, une quête spirituelle individuelle, autour de l’âme. Cette quête n’est pas forcément religieuse, même si elle l’est parfois.

Les tourments de l’esprit sont bien présents mais davantage encore ceux de la chair – la femme est regardée soit comme une femme fatale soit comme une prostituée-. 

Il ne faudrait surtout pas ne voir dans le symbolisme qu’une transformation du vieil allégorisme ou de l’art de personnifier une idée dans un être humain, un paysage, enchâssé dans une imitation des anciens et du pastiche.

Bien que les mythes, Dieux, héros, les légendes, les histoires religieuses restent bien souvent au cœur des thèmes symbolistes.

Il s’agit d’illustrer une vérité métaphysique au travers d’une représentation au caractère mystérieux, incertain, dont le sens se trouve en partie dans l’œuvre, en partie caché, rendant parfois difficile de découvrir l’idée référente.

Le rapport à la sexualité, aux passions, à la vie, se place sous une tension constante, parfois avec une vision infernale. Le temps et l’espace, qui font aussi partie de l’âme des artistes,  occupent en parallèle ou en superposition le champ artistique.

L’œuvre est souvent « figurée et voilée », de manière qu’il soit nécessaire de la reconnaître et de la pénétrer.

Les œuvres symbolistes s’inscrivent dans la suggestion et l’incantation autant que dans la description qui ne vise qu’à stupéfier.

On n’entre pas en empathie avec les auteurs des œuvres. Ils livrent leur vérité individuelle et singulière. On en subit la puissance évocatrice, la force impérieuse.   

Toutefois les oeuvres appellent une connivence intellectuelle, morale et culturelle.

Dans le domaine de la peinture, la décomposition des surfaces, la juxtaposition des thèmes favorisent les tensions narratives ou émotionnelles. L’illustration chatoyante ou profondément noire, la richesse des matériaux  picturaux, et la complexité technique servent au propos des artistes, l’idée et l’illustration ne devant faire qu’un tout. 

Comme l’a écrit Huysmans, « Gustave Moreau a repris les mythes éculés par les rengaines des siècles et il les a exprimés dans une langue persuasive et superbe, mystérieuse et neuve.

L’arabesque, les couleurs peu naturelles, chromatiquement audacieuses, les effets merveilleux participent des formes et moyens nouveaux mis en œuvre.