Cubisme Cézanien – Analytique – Synthétique

En 1907, Picasso peint les demoiselles d’Avignon, qui n’est pas encore vraiment une toile cubiste mais sera le point de départ de cette aventure. La péridode Cézanienne, 1907-10 : C‘est la période d’élaboration et de recherches : Les influences majeurs qui marquèrent Braque et Picasso initiateurs de ce mouvement, sont à chercher dans deux directions : d’une part la statuaire africaine et océanienne qui leur inspire des recherches rythmiques (jeu des pleins et des vides) et les fascine par leur primitivisme et leur liberté plastique, d’autre part l’art de Cézanne. ce dernier dans une lettre à Emile Bernard écrit « permettez-moi de vous répéter ce que je vous disais ici : traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective ». On peut considérer les tableaux de la fin 1909 marqués par la géométrisation et la dislocation des formes comme marquant la naissance du Cubisme.

La période analytique entre 1910-13 :

Braque et Picasso poursuivirent leur collaboration : Si on observe attentivement les toiles de cette époque, on remarque que la forme pénètre l’espace et la forme. Les distances entre le fond et le premier plan disparaissent et en même temps s’évanouit ce qui restait des règles de perspective classique. En fait, il n’y a plus de motif ni de fond mais une entité qui est l’espace pictural. A cette révolution plastique s’en ajoute une autre d’ordre mental : on assiste à l’éclatement des volumes que la toile reconstitue par l’addition des différents points de vue ou facettes, en représentant simultanément les aspects de la réalité initiale. La connaissance vient se marier à l’observation. Les tons assourdis en camaïeux d’ocre ou de gris sont appliqués en petites touches sans rapport avec la couleur réelles de l’objets, par ailleurs ils ne coïncident plus avec la forme. Elle apparaît séparément, souvent en échantillons associée à des matières : bois par exemple. De là découle l’idée des premiers collages : tapisseries représentant bois, marbre, cannage, etc… seront utilisées directement dans les timbres postes, cartes de visite, boîte d’allumette etc… cette introduction d’objets dans l’oeuvre, possédant leur réalité propre affirme aussi la planéité de la toile. A partir de 1910-11, le tableau cubiste commença à être un système de signes c’est-à-dire que l’on note une simplification du motif descriptif (un trait suffit à dire un verre, un violon ou une table) alors que dans le même temps apparaissent des signes réels (comme des notes de musique). tout ceci va impliquer une lecture active : un décodage devient nécessaire pour lire et comprendre ce qui est représenté, ce qui est résolument différent des oeuvres classiques. l’oeuvre se présente comme une combinaison de signes dont le sens des éléments ne peut plus être saisi en dehors de leur contexte.

Naissance et développement du cubisme synthétique : 1913.

En 1913 Picasso orienta le cubisme vers davantage de cohésion : C’est le Cubisme dit synthétique qui ne s’appuie plus sur l’observation mais sur une synthèse des caractères essentiels de l’objet. La démarche est encore plus mentale qu’auparavant : la connaissance supplante l’observation. Les couleurs toujours libérées de la référence à l’objet sont plus vives, les papiers collés très présents.

Le Cubisme : Mouvement marquant et révolutionnaire, a ouvert de nouvelles orientations plastiques et sémantiques.

Refusant la rupture du réel (la référence à l’objet persiste, les collages sont des inspirations pour l’abstraction. Il annonce aussi le Dadaïsme et le Surréalisme en amenant par ses expérimentations, la dimension de l’inconscient : l’éclatement, les superpositions créent du désordre, une incohérence formelle et donc aussi sémantique ; les collages provoquent l’irruption d’une autre réalité dans l’oeuvre, moins contrôlée plus hasardeuse, celle que l’élément rapporté transporte avec lui.